BIOGRAPHIE
« Cinéma
commercial dépourvu de toute ambition ». C'est avec cette formule
lapidaire que le Dictionnaire du cinéma « descend » le réalisateur
français Jacques Besnard. Cela est un peu injuste, car faire rire son prochain
dans des comédies sympathiques avec de grands numéros d’acteur, ce n’est déjà
pas si mal comme but et nous ne reviendrons pas sur le terme péjoratif de
cinéma commercial qui peut être un vaste sujet à débat. Il aura tourné cinq
fois avec Jean Lefebvre donc quatre pour
le cinéma et ces films restent de bonnes comédies et non des nanars comme ce
dernier en aura tourné quelques-uns dans les années 80/90. Le but de cet
article est de rendre hommage à un bon réalisateur de comédies bien rythmées
qui font toujours passer un bon moment sans se prendre la tête, réalisateur
très discret qui n’a jamais donné d’interviews et qui n’avait pas d’autre
ambition que de tourner dans la bonne humeur, raconter des histoires au public
et le divertir. En somme prendre du plaisir en essayant d’en procurer.
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Jacques Besnard avec Jean Seberg et Frederick Stafford sur la tournage d'Estouffade à la Caraïbe |
Né le 15 juillet 1929 au Petit-Quevilly,
Jacques Besnard, son certificat d’études en poche, se destinait à être
cheminot. Il habitait Epinay et c’est par hasard qu’un jour, en allant
chercher une charmante jeune femme à la sortie des studios, il ouvrit la porte
et découvrit le cinéma. Le lendemain, il était figurant sur « Raspoutine » avec Pierre Brasseur.
Puis Jacques Besnard débute sa carrière comme comédien. Il apparaît furtivement
dans trois films policiers au milieu des années cinquante, dont « Du rififi chez les hommes » (1954) de
Jules Dassin. Il devient assistant-réalisateur de Maurice Régamey sur « Honoré de Marseille » (1956) avec
Fernandel et sur « Comme un cheveu sur la
soupe » (1957) où le réalisateur donne son premier grand rôle à Louis de
Funès. En 1962, il seconde André Hunebelle sur «Les mystères de Paris». Il est salarié à l’année de la P.A.C,
société de production d’André Hunebelle,
et devient alors son collaborateur attitré successivement sur la série
«OSS 117» (« Banco à Bangkok pour
OSS 117 » et « Furia à
Bahia pour OSS 117 » et les
deux premiers épisodes de « Fantomas »
avec Jean Marais, Louis de Funès et Mylène Demongeot. En ce qui concerne les
deux OSS117, selon Eric Besnard, son fils, c’est bien Jacques Besnard qui
aurait pratiquement pu être crédité comme réalisateur car c’est lui qui a
tourné toutes les scènes en extérieur et on peut dire que les deux films
sont tournés pour la majeure voir quasi partie en extérieur. André Hunebelle responsable des quelques
scènes tournées en studio à Paris, s’est donc entièrement attribué les crédits
de réalisateur des deux films. Jacques Besnard se considérait avant tout comme
un artisan qui avait la chance de tourner dans des contrées lointaines,
assouvissant son goût des voyages, loin de lui l’idée de faire des procès.
En 1966,
Jacques Besnard passe à la réalisation pour « Le grand restaurant » avec Louis de Funès. Il signe l’adaptation
avec l’acteur, d’après un sujet original de Jean Halain, fils d’André
Hunebelle. Après le bon accueil public de ce premier film, son plus grand
succès et un classique cinq étoiles de la comédie à la française, il enchaîne
avec un film d’aventure de série B « Estouffade
à la Caraïbe » avec Frédérick Stafford, Jean Seberg et Serge Gainsbourg.
L’année suivante, il revient à ses premières armes en dirigeant Jean Lefebvre
dans la comédie « Le fou du Labo 4 »
(1967) entouré de Bernard Blier et Pierre Brasseur. Auréolé du succès du film « Un idiot à Paris » (1966) de Serge
Korber, Jean Lefebvre devient l’interprète fétiche de Jacques Besnard. Puis,
par la suite, sa carrière de metteur en scène est mise en sommeil. Il reprend
son travaille d’assistanat auprès d’André Hunebelle pour « Sous le signe de Monte-Cristo » (1968) et le film en deux parties
sur les « Les quatre mousquetaires »
(1973) avec Les Charlots. Gérard Oury l’emploie comme réalisateur de sa seconde
équipe pour « La folie des grandeurs »
(1971) et « Les aventures de Rabbi Jacob »
(1973).
Au début des
années soixante-dix, parallèlement à ses
activités de réalisateur de seconde équipe pour Hunebelle et Oury, Jacques
Besnard revient à la mise en scène avec Michel Serrault en interprète
principal. Ensemble, ils enchaînent un film policier « La belle affaire » (1972) avec Rosy Varte, puis des comédies « C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il
faut fermer sa gueule » (1974) avec Bernard Blier et « La situation est grave, mais… pas désespérée » (1975) avec Maria
Pacôme. Sur ces deux derniers films, il retrouve Jean Lefebvre, son interprète
du « Fou du labo 4 ». Suivent des films franchouillards de comique
troupier, « Le jour de gloire » (1976)
avec encore Jean Lefebvre en tête d’affiche et « Général… nous voilà! » (1978) avec Darry Cowl. Sous le pseudonyme de
Jacques Treyens, il signe la comédie érotique « Et si tu n’en veux pas » (1976), intitulé également « Baby Love ». Pour son dernier film au
cinéma, il adapte une pièce du théâtre de boulevard de Jean-Jacques Bricaire et
Maurice Lasaygues sous le titre « Te marre
pas… c’est pour rire » (1981) avec Michel Galabru et Aldo Maccione.
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Louis de Funès dans Le grand restaurant (1966) |
La fin de la
carrière de Jacques Besnard se cantonne à la télévision. Il réalise des séries
dont les dialogues sont signés Jean Amadou: « Allô Béatrice » (1984) avec Nicole Courcel en animatrice de radio ou
« La belle anglaise » (1988/90) avec
Daniel Ceccaldi en chauffeur de maître. Il signe un épisode du « Retour d’Arsène Lupin » où François
Dunoyer reprend le rôle de Georges Descrières, retrouve Jean Lefebvre pour « Feu Adrien Muset » (1991) et adapte la
pièce de Billy Wilder « Avanti »
(1993) avec Patrick Bouchitey et Farid Chopel, ce dernier film étant produit
par son fils. Par la suite, il se consacre à l’écriture de téléfilms unitaires
et collabore avec son fils Eric Besnard à « L’antidote »
(2004) de Vincent de Brus avec Christian Clavier et Jacques Villeret. Jacques
Besnard décède discrètement le 9
novembre 2013 à Saint-Cloud.
FILMOGRAPHIE
ACTEUR
1954 Série noire de Pierre Foucaud avec Erich von Stroheim
Du rififi chez les hommes de Jules Dassin avec Jean Servais
1955 Chantage de Guy Lefranc avec Leo Genn
ASSISTANT REALISATEUR / REALISATEUR DE SECONDE EQUIPE
1956 Honoré de Marseille de Maurice Régamey avec Fernandel
1957 Comme un cheveu sur la soupe de Maurice Regamey avec Louis de Funès
L’amour est en jeu / Ma femme, mon gosse et moi de Marc Allégret avec A. Girardot
1958 Cigarettes, whisky et petites pépées de Maurice Régamey avec Annie Cordy
1959 Les fruits du péché / Secret professionnel de Raoul André avec Dawn Addams
Signé Arsène Lupin de Yves Robert avec Alida Valli
À pleines mains de Maurice Regamey avec Jean Brochard
1960 Le panier à crabes de Joseph Lisbona
La famille Fenouillard de Yves Robert avec Jean Richard
Les nymphettes de Henri Zaphiratos avec Jacques Perrin
(Seulement conseiller technique)
La Brune que voilà de Robert Lamoureux, Maurice Régamey
1961 L’imprévu / L'imprevisto de Alberto Lattuada1962
Jusqu’à plus soif de Maurice Labro
Conduite à Gauche de Guy Lefranc
Les mystères de Paris de André Hunebelle avec Jean Marais
Le masque de fer de Henri Decoin avec Claudine Auger
1964 Banco à Bangkok pour OSS 117 – de André Hunebelle avec Kerwin Mathews
Fantômas de André Hunebelle avec Mylène Demongeot
1965 Furia à Bahia pour OSS 117 – de André Hunebelle avec Frederick Stafford
Fantômas se déchaîne de André Hunebelle avec Jean Marais
1968 Sous le signe de Monte-Cristo de André Hunebelle avec Pierre Brasseur
1973 Les quatre Charlots mousquetaires de André Hunebelle avec Gérard Rinaldi
À nous quatre, cardinal de André Hunebelle avec Gérard Filipelli
1971 La Folie des Grandeurs de Gérard Oury avec Yves Montand
1973 Les aventures de Rabbi Jacob de Gérard Oury avec Suzy Delair
SCENARISTE
1995 TV Un si joli bouquet – de Jean-Claude Sussfeld avec Caroline Tresca
1996 TV Un petit grain de folie de Sébastien Grall avec Delphine Rich
2004 L’antidote de Vincent De Brus avec Jacques Villeret
REALISATEUR
1966 Le grand restaurant avec Bernard Blier
+ adaptation & scénario
Estouffade à la Caraïbe avec Jean Seberg
1967 Le fou du labo IV avec Jean Lefebvre
+ scénario
1972 La belle affaire avec Michel Serrault
1974 C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule ! avec Tsilla Chelton
+ adaptation & scénario
1975 Et si tu n’en veux pas / Baby Love / Joëlle et Pauline avec Claudine Beccarie
+ scénario (as Jacques Treyens)
La situation est grave… mais pas désespérée avec Maria Pacôme
+ scénario
1976 Le jour de gloire avec Darry Cowl
+ scénario
1978 Général… nous voilà ! avec Pierre Tornade
+ scénario
1981 Te marre pas… c’est pour rire ! avec Aldo Maccione
+ scénario
1984 TV Allô Béatrice avec Nicole Courcel
Série – Réalisation de 6 épisodes (6 X 55')
- Soeur Béatrice de l'Indice d'Ecoute
- Charmant Week-End
- L'Affreux Séducteur
- La Chèvre
- Enquête à l'Italienne
- Agnès et ses Papas
1985 TV Hôtel de Police avec Corinne Touzet
Série – Réalisation de quelques épisodes entre 1985 & 1990 (24 X 52')
1985 TV Appelez-moi Fouks avec Luc Mrenda, Christiane Jean, Roger Duma, Jacques Toja
1988 TV La belle anglaise avec Daniel Ceccaldi
Série – Réalisation de 12 épisodes entre 1988 & 1990 + co scénario
SAISON 1 (1998)
- S'il vous plaît Chauffeur
- On peut rêver
- Une Vie de Chien
- Un Drôle de Client
- Le Vrai et le Faux
- Très chères Vacances
SAISON 2 (1990)
- La Course contre la Montre
- Entre Collègues
- Week-End surprise
- Une Idée fixe
- Sur le Sable
- L'Amour, toujours l'Amour
1989 TV Le retour d’Arsène Lupin avec François Dunoyer
Série – Réalisation de l’épisode « La camarade Tatiana »
1992 TV Feu Adrien Muset avec François Berléand
+ scénario
1994 TV Avanti avec Patrick Bouchitey
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